Un peu de tout

Actualités, coup de gueule, nouvelles, poésies

LA DELIQUESCENCE DES MEDIAS CXXII

Dans son édition du 14 juin, le journal 20Minutes ne trouve rien de mieux que d’informer les lecteurs que Trump aura sa colonie après qu’il a reconnu la souveraineté d’Israël sur ce territoire occupé. Dois-je rappeler aux responsables de la rédaction que le Golan n’est pas un territoire occupé, car voici les extraits de l’article de Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz info  :

Contrairement aux condamnations internationales, la reconnaissance par Trump de la souveraineté sur le Golan est légale et conforme au droit international. En effet :

  • La résolution 242 de l’ONU a été acceptée en 1967 par toutes les parties sauf la Syrie, qui contrôlait le Golan avant la guerre des Six Jours.

  • Après avoir déclenché, et perdu la guerre de 73, la Syrie a signé la résolution 338, qui a rendu la résolution 242 applicable, donc opposable à la Syrie.

Et que dit la résolution 242 ? Qu’Israël puisse vivre «sans menaces ni actes de force… dans des frontières sûres et reconnues ».

Personne ne doute que la frontière actuelle est stratégiquement la seule qui offre à Israël une «frontière sûre et reconnue», les Syriens n’ont-ils pas continuellement bombardé les villages israéliens depuis les hauteurs du Golan. Et personne ne nie qu’Assad est l’un des dictateurs les plus sanguinaires du 21e siècle.

De plus :

  • Damas vit dans un état de guerre permanent avec Israël.

  • La Syrie est un client de l’Iran, plus grand Etat sponsor du terrorisme au monde, et qui promet de rayer Israël des cartes, et installe ses bases militaires sur place à cette fin.

Rappelons enfin les deux traités de droit international, qui sont toujours en vigueur.

  • Le 24 juillet 1922, la SDN vota à Londres, à l’unanimité de ses 51 membres, le texte juridique pour la création d’un Etat juif indépendant sur un territoire allant de la Méditerranée jusqu’au Jourdain (au moins) y compris les hauteurs du Golan. C’est l’article 25 du Mandat pour la Palestine, qui est devenu le droit international à la fin du Mandat, le 14 mai 1948, car il n’a pas été dénoncé par les parties.

  • La résolution 80 de la charte des Nations Unies (dit « la résolution des juifs ») garantit la préservation de toutes les décisions de la SDN… La résolution 80 a force de traité international, car la Charte des Nations Unies dans son entier est un traité international. Appliquée au Golan, elle explique que les Droits qui ont été donnés aux Juifs sur la Palestine ne peuvent être modifiés d’aucune façon, sauf si un accord de tutelle entre les États ou parties concernées avait transformé le mandat en tutelle, ou en «territoire sous tutelle».

  • En vertu du chapitre 12 de la même Charte, l’ONU avait une fenêtre de trois ans pour modifier l’article 25 et la résolution 80, soit précisément entre le 24 octobre 1945 (date où la Charte des Nations Unies est entrée en vigueur) et le 14/15 mai 1948, date où le mandat a expiré, et l’Etat d’Israël a été proclamé.

  • En 1981, le très prudent Premier ministre Menachem Begin a présenté un projet de loi qui a finalement été approuvé par la Knesset, et est devenu loi fondamentale. La loi a étendu le droit, la juridiction et l’administration israélienne sur le plateau du Golan, en conformité avec les Accords internationaux signés par les différentes parties.

Mike Pompeo, Secrétaire d’Etat, qui fût membre du bureau du «Center for Security Policy», a demandé à une équipe de généraux, amiraux et assistants-secrétaires à la Défense et à Eugene Rostow, l’auteur de la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU, de faire une étude approfondie sur la question du Golan, avant la reconnaissance du président.

Voici les deux derniers paragraphes du rapport :

«Un mandat est un acte légal au sens de l’art. 80 de la Charte des Nations Unies.
La décision d’Israël d’imposer ses lois sur le plateau du Golan, le 14 décembre 1981, avait finalement corrigé l’erreur qui avait été commise par les Britanniques en mars 1923.

La Syrie ne peut pas faire valoir de droits [sur le Golan] devant la Cour internationale de justice, parce qu’elle n’était pas un pays indépendant à l’époque, mais était dans ses années de formation sous le mandat de la France.
Les « Hauteurs du Golan » comme on les appelle aujourd’hui, n’ont jamais fait partie des territoires syriens, mais du mandat de la Palestine...
Par ailleurs, quel intérêt peuvent trouver les lecteurs à savoir qu’une rue sera baptisée au nom de Trump à quelques milliers de kilomètres de chez eux ? Et 20Minutes martèle-t-il les lecteurs avec autant d’assiduité les colonisations bien réelles par des dizaines de pays de par le monde ?  Poser ces question c’est pointer le doigt sur l’obsession anti-israélienne des rédacteurs en chef de 20Minutes qui paraît plus que douteuse.
Je demande donc au médiateur Monsieur I. Staub ainsi qu’à la Direction de Tamedia de corriger le narratif obsessionnel qui entoure ce journal ; elle engendre subrepticement l’augmentation de l’antisémitisme en Suisse Romande.
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article