Fables d'automne (en hendécasyllabes)

Il était une fois un radieux automne
Qui visitait une massette gloutonne.
Voulant encore et encore des engrais,
Buvant à n’en plus finir l’eau d’un marais.
Mais du soleil, il n’y avait plus assez,
Et la massette risquait de trépasser.
Alors, pour éviter le coup de massue,
Il pria la nuit de prendre le dessus,
Pour qu’elle s’endorme plus rapidement
Et qu’en rêve elle voie l’astre au firmament.
C’est ainsi que la massette a subsisté
Même quand le froid hiver l’a visitée.

Il était une fois un chantant automne
Qui visitait une cité monotone.
Maints citadins avaient les larmes aux yeux
On avait rasé des arbres merveilleux
Afin de pouvoir dresser des gratte-ciel
Ressemblant aux abîmes résidentiels ;
Les cages à lapin, les demeures grises,
Ne leur inspiraient pas le temps des cerises.
Alors le pinson vint chanter en sourdine
Le babil rappelant l’été qui badine
Avec l’immensité profonde, ineffable,
Enrobant l’univers d’une belle fable.
Soudain, les citadins aux mines défaites
Chantèrent l’automne, la saison en fête.

Il était une fois un troublant automne
Qui visitait un poème qui cartonne
Sur les impétuosités printanières
Décrivant la vie de colorée manière.
Jaloux d’une superbe composition
Mettant l’âme lyrique en ébullition,
Il s’inspira donc des ardeurs du printemps
Et mit des couleurs sur ces journées d’antan
Qui remplissaient les hommes de nostalgie.
L’arc-en-ciel s’éleva comme par magie
Dans les sanglots du nébuleux empyrée ;
Au Parnasse, l’automne fit son entrée.